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Blog de Jerphanion
5 mai 2010

Le Photographe

   Rien n'oblige un passionné à lire une nouvelle parution dans la semaine qui suit. Je suis totalement passé à côté du Photographe de Guibert, Lefèvre et Lemercier et à sa sortie, malgré les nombreux prix accumulés par ces trois tomes. Heureusement, il existe des bibliothèques publiques : celle de Soissons comporte un intéressant rayon "bandes dessinées". J'ai donc découvert Le Photographe avec cinq ou six ans de retard ... mais après tout, je n'ai ouvert mon premier Corto Maltese qu'au lendemain de la mort d'Hugo Pratt. L'oeuvre était là, qui m'attendait.

   Au passage, lien vers le site officiel consacré à la BD :

http://lephotographe.dupuis.com/

   J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. Trop de narration (quand je pense qu'on a reproché à Jacobs ou Martin leurs longs descriptifs !), pas assez de dialogues. Cela ressemble à un documentaire de Davodeau, en moins vivant. Et puis, le parti-pris est de mélanger les dessins avec les planches contact du photographe. Certaines de ces photos sont agrandies, heureusement, car les planches contact m'ont parues illisibles tant elles étaient minuscules. Du coup, on saute allègrement les photos.

   Le mélange des images réelles et des dessins ne m'a pas vraiment plu. Je me souviens avoir été choqué par Valse avec Bachir, merveilleux dessin animé israëlien, par les dernières images qui montraient le véritable film des massacres. Le dessin produit une mise à distance qui n'existe plus avec les images tournées ou photographiées. D'où la supériorité des bandes dessinées érotiques sur les photos.

   Et puis, après avoir progressé lentement dans les deux premiers tomes, on est captivé par le récit du troisième. Après avoir découvert le pays (dans le tome 1) et observé l'action des médecins en Afghanistan (dans le tome 2), c'est le retour du photographe vers le Pakistan. Il quitte alors la caravane pour rentrer seul : un retour douloureux où il manque de laisser sa vie, dans un pays où un homme sans guide est un homme mort.

   Ce troisième tome est haletant, je l'ai même relu avant de le rendre à la bibliothèque. Comme quoi la bande dessinée est avant tout un scénario. 

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